Avec les tissus, voyage en Orient

AU SOMMAIRE DE LA PAGE :

Villes du Moyen-Orient et leurs étoffes
Mots du Proche & Moyen-Orient : arabe, persan, langues turques
Étoffes de soie
Étoffes de coton
Étoffes de laines
Les pays et villes d’Asie et leurs étoffes
Mots d’Asie orientales : chinois, langues indiennes et autres langues

damas

Villes du Moyen-Orient et leurs étoffes

Mots du Proche & Moyen-Orient : arabe, persan, langues turques

Étoffes de soie

alépine : étoffe à trame de laine et de soie originaire d’Alep. Mot attesté au XIXe siècle, de l’arabe حلبي halabî, littéralement « alépin ».

armoisin : sorte de taffetas très mince, peu lustré, souvent de couleur rouge, dont la trame comportait de trois à six fils, introduit au XVIe siècle par le canal de l’italien armesino. Tient son nom de la ville perse de هرمز Hormuz.

 

baldaquin :

1. Tout d’abord, dès le XIVe siècle, « riche étoffe de soie », l’a. fr. Baldac, Baudac, formes anciennes du nom de la ville de Bagdad, célèbre pour ses soiries, en arabe بغداد Baghdâd.

2. Puis, à partir du XVe siècle, « dais » soutenu par des colonnes et garni de tentures, qui couronne l’autel dans les églises ou sous lequel marche le prêtre dans les procession, mot emprunté à l’it. baldacchino, dérivé de Baldacco, forme toscane du nom de la même ville, arabe بغداد Baghdâd.

camocas : étoffe de soie précieuse. Mot introduit au XIVe siècle, qui est l’arabe كمخا kamkhâ pour « brocart, damas de soie » .

cendal : étoffe de soie précieuse. Mot introduit au XIe siècle, qui est l’arabe صندل sandal, évolution  سندس de sundus« étoffe de soie fine », peut-être sous l’effet de sandal.

damas : brocard à double face, généralement en soie, ornée de dessins satinés, en relief sur fond mat, formés par le tissage. Mot introduit au XIVe siècle, formé sur le nom arabe de de la ville de Damas, soit  دمشق dimashq.

maraboutage : 1. Apprêt consistant en une forte torsion des soies dans la fabrication des crêpes. Le nom vient de la forme qui moule, qui ressemble au dôme d’un tombeau de saint maghrébin appelé marabout, de l’arabe مرابط murâbit.

marabout : nom donné à un organsin très fin obtenue par maraboutage.

mousseline : On sait par le récit de Marco polo, 1298, que ce nom indique une étoffe de soie brodée d’or. Au XVIIe siècle, elle indique pour des voyageurs  une étoffe légère de coton. C’est aujourd’hui un tissu léger, de laine, de coton ou de soie. Son nom dérive de l’arabe موصلي mawsilî, littéralement « originaire de Mossoul ».

organsin : étoffe de soie portant le nom de sa ville d’origine. Le mot, attesté dès le XIe siècle, indique la provenance d’Ourgentch, Ûrganj en ouzbek, chef lieu du Kwarezm, en Ouzbékistan.

ottoman : tissu de soie à trame de coton et à crosses côtes. Son nom, datant du XIXe siècle, est inspiré par ottomanadjectif qui vient de l’arabe عثماني cuthmâniqui dérive de عثمان cUthmân, fondateur de la dynastie du même nom et sultan de 1281 à 1326.

satinétoffe de soie fine, à l’aspect brillant, dont la trame très serrée n’apparaît pas sur l’endroit. Le mot est attesté au  le XIVe siècle. Il sagit dun emprunt direct à larabe زيطون zaytûn qui est le chinois Citong (= Tsia toung), ancien nom de la ville de Quang zhou.

satinade : étoffe de satin léger.

étoffe satinée qui a laspect lustré du satin.

taffetas : étoffe de soie serrée, sans envers, daspect sec et craquant quand on la froisse, utilisée dans lameublement et dans la confection des vêtements, du persan. Le mot, attesté au XIVe siècle, est le persan تافتتة tâfta, « filé ».

tabis : étoffe de soie à grain fin, ondée à la calandre, surtout employée dans l’ameublement, dans la reliure. Attesté au XIVe siècle, le mot est larabe عتّابي cattâbî, relatif à un quartier de Baghdad appelé عتّابية cAttâbiyya, en l’honneur d’un compagnon du prophète Muhammad nommé عتّاب cAttâb.

Étoffes de coton

aïda : probablement du nom de l’opéra de Verdi, Aïda, prénom arabe  عائدة  câyda, signifiant « Celle qui revient ».  

bougran : étoffe de Boukhara, en arabe بخارى Bukhârâ > sodg. buqaraq, « lieu fortuné ».

coton : tissu de coton, fibre dont le nom, attesté au XIIe siècle, est emprunté par le biais de l’italien cotone, à lar.قطن  qutun, de même signification.

cotonnades : étoffe de coton.

futaine : étoffe croisée et pelucheuse, de fil et de coton qui servait à faire des jupons, des doublures, des camisoles. Attesté au XIIe siècle, le mot est probablement l’arabe فسطاني fustânî, littéralement « originaire d’Al-Fustât », nom ancien de la ville du Caire. 

gaze : tissu léger de coton, de laine, de soie ou de lin, de l’arabe قزّ  qazz, du persan قزّ  qazz, « soie brute ».

organdi : mousseline de coton légère et apprêtée. Le mot, attesté au XVIIe siècle, se réfère à  Ourgentch, Ûrganj en ouzbek, chef lieu du Kwarezm, en Ouzbékistan.

organza : étoffe de coton proche de la précédente, portant le nom de sa ville d’origine, Ourgentch, Ûrganj en ouzbek, chef lieu du Kwarezm, en Ouzbékistan.

percale : tissu de coton ras, très fin et très serré. Attesté au XVIIe siècle, le mot est, par l’intermédiaire de l’anglais percale, le  persanپرگالة  pargâla, littéralement « morceau, lambeau ».

Étoffes de laines

bouracan : espèce de camelot de grain très fort, tissu de grosse laine autrefois utilisé pour la fabrication de manteaux de pluie. Attesté au XIIe siècle, le mot est l’arabe barrakân, « étoffe de poil de chameau ».

camelot : grosse étoffe fait originellement de poil de chameau, de chèvre, ou de laine de mouton. Également attesté au XIIe siècle, c’est  l’arabe خمل khamlat, « peluche de laine ».

caban : tout d’abord manteau détoffe épaisse, à capuchon, porté par les marins. Le terme, attesté au XVe siècle, est un emprunt à l’occitan caban qui vient, lui-même, par le sicilien cabbanu, de larabe قباء  qabâ’,  « tunique ». Aujourdhui, on parle de caban pour un tissu imitant celui du manteau.

gabardine : tissu croisé de laine ou de coton dont l’endroit présente une côte légèrement en relief. Emprunté au XIXe siècle à la langue anglaise, le mot est l’ancien français gavardine, dérivé de l’espagnol gavardina, qui est un croisement de gabán, de l’arabe قباء qabâ’, « tunique » et de tabardina, diminutif de tabardo, « sorte de manteau », dérivé de l’ancien français tabart, « sorte de manteau ».

mérinos :  étoffe faite de laine de mouton mérinos, race acclimatée en Espagne en provenance du Maghreb, où elle semble devoir son nom à la tribu mérinide, en arabe les بنو مريد Banû Marîd .

mohair : poil de chèvre angora, fin et soyeux puis, par métonymie, laine ou étoffe légère et chaude confectionnée avec ce poil. Le mot est venu  au XIXe par l’anglais mohair, qui est larabe مخيَر mukkhayyar, littéralement « choisi », utilisé pour signifier une « étoffe de poil de chèvre ».

moire : apprêt donné à certaines étoffes par écrasement irrégulier de leur grain avec une calandre, puis étoffe qui a reçu cet apprêt et qui présente une alternance d’ondulations, de zébrures mates et brillantes. Attesté au XVIIe siècle, le terme est aussi  l’anglais mohairde larabe مخيَر mukkhayyar« étoffe de poil de chèvre ».

moucayar : larabe مخيَر mukkhayyar avait donné au XVIIe siècle, par l’inter-médiaire de litalien mocaiardo, pour dire « étoffe de poil de chèvre ».  

Les pays et villes d’Asie et leurs étoffes

Mots d’Asie orientales : chinois, langues indiennes et autres langues

batik : (technique de peinture) <  javanais titik, « point ».

bengalinebengalais bengla

calicotétoffe de Calicut, malayam Kozhikode < koyil, « palais », + kodu, « renforcé, consolidé ».

chantoung : chinois shân dông, « à l’Est de la Montagne ».

chino : anglais chino < China, chinois Qin, nom de dynastie.

chintzanglais chintz <  hindi chînt, « ? ».

indiennescotonnades peintes imprimées tout d’abord importées des comptoirs des Indes, puis fabriquées du XVIIe au XIXe siècle en Europe.  C’est à leur origine qu’est dû leur nom, du  latin indianus , formé sur le nom de la région à partir du nom du fleuve Indus, en grec Indos, via le vieux perse Hindu (en sanskrit Sindhu).

madrasétoffe de Madras, ancien nom de la ville Chennai, du sanskrit madra, nom d’un ancien peuple du Penjab.

nansouk<  hindi nasuk, « ? ».

pékinétoffe de Pékin <  chinois beijing, « capitale du Nord ».

tartalaneanglais tarnatan <  malais Ternate, nom d’une île occidentale des Moluques.